CARTON ROUGE À L’INDUSTRIE DU TABAC
Le tabac n’a pas sa place dans les événements sportifs. Malgré les conséquences désastreuses sur la santé, l’environnement ou même la sécurité des stades, il est toujours autorisé de fumer dans les enceintes sportives ouvertes et semi-ouvertes. Contre-Feu et ses partenaires réclament l’exclusion définitive du tabac des événements sportifs.
Avec environ 600 000 visiteurs attendus pour la Coupe du monde de rugby et près de 16 millions de touristes espérés pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, la France est pour les prochains mois un acteur incontournable de la scène sportive internationale.
Moments de convivialité et de célébration, ces deux événements majeurs doivent être l’occasion de faire rayonner les valeurs sportives notamment celles du respect, du partage et de la santé. Dans un tel contexte, le tabac ne devrait pas y avoir sa place. Pourtant, il est toujours autorisé de fumer lors des événements sportifs, notamment au sein des enceintes sportives et ce, malgré les conséquences désastreuses que le tabac entraîne sur la santé, l’environnement ou même la sécurité des stades.
Si certains acteurs ont déjà mis en place des mesures pour l’exclure avec succès des grandes compétitions, il relève à présent de la responsabilité du gouvernement d’étendre l’interdiction de fumer à l’ensemble des événements sportifs.
Parce que la consommation des produits du tabac est incompatible avec les valeurs du sport, l’ACT-Alliance contre le tabac et différentes fédérations sportives et collectivités locales s’unissent pour réclamer un monde sportif sans tabac !
L’INDUSTRIE DU TABAC EST INCOMPATIBLE AVEC LES VALEURS DU SPORT
S’il leur est à présent interdit de faire la promotion du tabac, les cigarettiers ont longtemps associé leurs produits à l’univers du sport : goodies sportifs dans les paquets de cigarettes, tabac promu comme facteur de performance, sponsorisation de grandes compétitions sportives, placement de produits dans les séries télévisées, etc.
Bien qu’antinomique, cette association a participé à diffuser l’idée selon laquelle le tabac serait compatible avec le monde sportif : près de la moitié des fumeurs (48%) pensent que fumer à petite dose n’impacte pas les performances sportives et deux tiers d’entre eux (66 % et même 47 % du grand public) croient à tort que faire du sport permet de nettoyer les poumons.
Or, au regard de ses conséquences sanitaires, mais également sociales et environnementales, l’industrie du tabac porte des valeurs totalement contraires à celles du sport :
- Le tabac est en opposition avec la promotion d’un mode de vie sain. Au-delà de diminuer fortement les capacités sportives des personnes fumeuses en perturbant leur rapport en oxygène, il expose directement dans les stades les joueurs, les supporters et le personnel au danger du tabagisme passif.
- Sa consommation s’oppose à l’esprit d’équipe. En plus de ne pas offrir un environnement favorable aux fumeurs souhaitant s’arrêter, elle banalise les produits du tabac auprès public, notamment aux yeux des enfants et adolescents qui peuvent être présents dans les stades. Parmi les personnes ayant acheté un billet pour se rendre à la Coupe du monde de rugby, 70 % d’entre elles ont prévu de se rendre au stade en famille.
- La présence du tabac lors des événements sportifs va à l’encontre de la préservation de l’environnement. Chaque année dans le monde, 4 500 milliards de mégots sont disséminés dans la nature soit l’équivalent en volume d’environ 5 Stades de France remplis de mégots. L’industrie du tabac compromet également la sécurité des enceintes sportives en accroissant les risques d’incendie associés.
Notre plaidoyer
Aujourd’hui en France, la loi autorise les organisateurs d’événements sportifs à bannir strictement le tabac de leurs manifestations. Une opportunité dont de nombreux acteurs se sont déjà saisis : en 2017, la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) a adopté une charte précisant que tous ses événements, dont la Coupe du monde de football, seraient sans tabac et plusieurs enceintes sportives françaises comme le stade Vélodrome à Marseille ou le Parc des Princes à Paris ont suivi cette initiative. Néanmoins, la plupart des politiques mises en œuvre n’excluent pas complètement la consommation des produits du tabac dans leurs enceintes et prévoient plusieurs exceptions (fumer reste toléré dans les espaces extérieurs spécifiquement aménagés à cet effet).
Si des initiatives locales sont essentielles pour faire progresser le débat national, il relève à présent de la responsabilité du gouvernement d’étendre à l’échelle nationale cette politique de santé publique. Aux côtés de plusieurs associations, collectivités, organisations sportives et parlementaires, l’ACT-Alliance contre le tabac et ses partenaires appellent les pouvoirs publics à bannir définitivement le tabac de tout événement sportif.
LE MONDE SPORTIF N’EST PAS PRÊT A DEMANDER L’EXCLUSION DE L’INDUSTRIE DU TABAC
Dès le début de l’élaboration de cette campagne, l’ACT a demandé le soutien de plusieurs organisations et fédérations sportives telles que le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français) et la FFR (Fédération Française de Rugby). Si la Fondation Alice Miliat et la Fédération sportive et culturelle de France prennent part à notre plaidoyer, il semblerait que la majorité du monde sportif ne soit pas prêt à soutenir l’exclusion de l’industrie du tabac des événements sportifs : bien que notre campagne ait été accueillie positivement, les directions de ces institutions n’ont pas souhaité à ce jour porter la mesure.
Pourtant, l’industrie du tabac n’est pas une industrie comme une autre : cette industrie, qui tue un consommateur sur deux, est la seule à faire l’objet d’un traité international ratifié par 180 pays (Convention Cadre pour la Lutte Antitabac) afin de limiter l’ingérence des cigarettiers dans les politiques publiques. L’ACT a besoin du soutien et de la participation de tous les acteurs du monde sportif pour délivrer une information éclairée et briser tout lien qui peut être fait entre sport et tabac. C’est une question de responsabilité qui engage tous les acteurs !
#CARTONROUGE : UNE CAMPAGNE DE SENSIBILISATION QUI EXCLUT LA CIGARETTE DU SPORT
Afin de faire entendre son plaidoyer, l’ACT a choisi de mobiliser l’opinion publique lors d’un événement attendu par de nombreux Français : la Coupe du monde de rugby 2023. À destination des amateurs du sport, sportifs ou simples supporters, cette campagne intitulée « Carton Rouge » va droit au but : l’industrie du tabac n’a pas sa place dans les événements sportifs.
Révélé à Marseille le 21 septembre au cours d’une conférence de presse et d’un happening aux abords du Vélodrome, ce nouveau temps de communication sera ensuite déployé à l’échelle nationale jusqu’au 8 octobre 2023. Parmi les actions prévues dans ce dispositif, on retrouve une campagne d’affichage dans 4 grandes villes (Marseille, Paris, Lille et Lyon), un partenariat avec deux titres de presse phares de cette Coupe du monde (Midi Olympique / Rugbyrama et L’Equipe), un spot vidéo diffusé en ouverture de l’émission « Le Mag de la Coupe du monde de rugby » de TF1 (accessible depuis MyTF1.fr) et un relais sur les réseaux sociaux de la part de grands sportifs (Manon Brunet et Juju Fitcats).Afin de faire entendre son plaidoyer, l’ACT a choisi de mobiliser l’opinion publique lors d’un événement attendu par de nombreux Français : la Coupe du monde de rugby 2023. À destination des amateurs du sport, sportifs ou simples supporters, cette campagne intitulée « Carton Rouge » va droit au but : l’industrie du tabac n’a pas sa place dans les événements sportifs.
MEDIATRANSPORTS CENSURE LA CAMPAGNE DE SENSIBILISATION DE L’ACT LE JOUR MÊME
Dans le cadre de la campagne #CartonRouge, des espaces d’affichage avaient été réservés dans les métros marseillais et parisiens, par le biais de la régie publicitaire Médiatransports. Financée intégralement par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, cette campagne avait fait l’objet d’un ordre d’insertion signé en juillet 2023. Alors que la veille du lancement, Valérie Decamp, Directrice Générale de Médiatransports réitérait son soutien, la régie publicitaire a censuré le jour même cette campagne de sensibilisation sans ne donner aucun motif.
Des pratiques qui ne sont pas nouvelles : en février 2022, Médiatransports avait refusé à l’ACT à deux reprises l’affichage dans les gares et les métros franciliens de sa campagne « Changeons leur futur ». Cette campagne, qui dénonçait l’exploitation des jeunes par l’industrie du tabac avait été retoquée aux motifs fallacieux qu’il s’agissait d’un visuel « dénigrant à l’égard de l’industrie » et relevant de « pratiques déloyales ». Notre slogan de campagne avait même été qualifié d’« allégation (…) présentant un caractère politique » alors qu’il s’appuyait sur des données émanant de l’OMS rappelant que 1,3M d’enfant exploités dans les champs de tabac au détriment de leur santé et de leur avenir).