Campagne 8 janvier 2023

#PouvoirDeVivre

207 € par mois : c’est ce qu’un fumeur dépense en moyenne pour ses cigarettes chaque mois, soit 2 484 € par an. Et ce sont avant tout les personnes les plus défavorisées qui en font les frais. Au-delà d’aggraver les difficultés financières de ses consommateurs, l’industrie du tabac creuse les inégalités sociales et de santé. L’ACT plaide pour la mise en place de mesures innovantes, spécifiquement adaptées aux populations les plus modestes.

Campagne 8 janvier 2023

L’INDUSTRIE DU TABAC S’ENRICHIT AU DÉTRIMENT DES PERSONNES LES PLUS MODESTES

Avec la hausse des prix de l’énergie, le revenu disponible des Français a diminué de 720 € au cours du premier semestre 2022. En dépit du contexte économique, certains secteurs d’activité semblent tirer leur épingle du jeu, à commencer par l’industrie du tabac : alors que les cigarettiers entament en moyenne le pouvoir d’achat des fumeurs français à hauteur de 2 484 € par an, ils réalisent chaque année 21,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires uniquement en France.
Et comme pour l’inflation, ce sont avant tout les personnes les plus précaires qui en font les frais : plus le revenu est faible, plus la prévalence du tabagisme quotidien est élevée.

Contre-Feu lance sa campagne de sensibilisation pour démontrer qu’au-delà d’accroître les difficultés financières des fumeurs, la consommation de tabac creuse les inégalités sociales et de santé. En plaidant pour la mise en place de mesures innovantes, spécifiquement adaptées aux populations les plus modestes, Contre-Feu attire l’attention sur l’impact qu’a l’industrie du tabac sur le pouvoir d’achat des fumeurs, ou sur leur pouvoir de vivre tout simplement.

Loisirs, épargne, produits de première nécessité… ce dont prive l’industrie du tabac

  • Au-delà de nuire à la santé de ses consommateurs, l’industrie du tabac empiète également sur leur pouvoir d’achat : un fumeur moyen français dépense chaque mois 207 € pour subvenir à sa consommation de tabac.
  • L’impact budgétaire de la consommation de tabac est d’autant plus lourd pour les plus défavorisés : chez les personnes vivant sous le seuil de pauvreté, le tabagisme peut représenter jusqu’à 30 % des dépenses d’un ménage.
  • Malgré le poids financier important que représente le tabagisme, trois fumeurs sur dix ne savent pas combien ils dépensent par mois pour acheter leurs produits . Et parmi ceux ayant une idée du budget qu’ils allouent, l’enveloppe budgétaire est bien sous-estimée (123 € en moyenne)
  • S’ils ne fumaient pas, les Français déclarent qu’ils utiliseraient ce budget avant tout pour se faire plaisir : 70 % d’entre eux attribueraient cet argent à des loisirs (vacances, sorties, culture, coiffeur, etc.).
  • Un fumeur sur 5 reconnaît avoir déjà renoncé à certains achats ou activités pour subvenir à leur consommation de tabac. Une proportion beaucoup plus forte chez les 25/34 ans (42 %) et les personnes ayant un enfant de moins de 18 ans (29 %).
  • Parmi eux, la moitié a renoncé à des dépenses de première nécessité telles que l’alimentation, les frais de santé ou les produits d’hygiène ; au profit des produits du tabac. Plus d’un tiers d’entre eux affirment avoir également renoncé à épargner.

LE TABAGISME MAINTIENT LES PERSONNES LES PLUS DÉFAVORISÉES EN SITUATION DE PRECARITE

Au cours de ces dernières années, le tabagisme est devenu un marqueur social fort :

  • Aujourd’hui, on compte près de 2 fois plus de fumeurs quotidiens parmi le tiers de la population française dont les revenus sont les moins élevés, par rapport à ceux ayant les revenus les plus élevés.
  • La prévalence tabagique quotidienne est nettement plus élevée lorsque le niveau de diplôme est faible : de 32 % parmi les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat contre 17,1 % parmi les titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat.
  • Le tabagisme est également associé à la situation de chômage : de 45,7 % chez les personnes sans emploi contre 26,6 % parmi les actifs occupés.
  • Or le tabagisme tue un fumeur sur deux et est encore responsable en France de 75 000 décès prématurés par an
aria-hidden="true"
« Plusieurs facteurs psychosociaux et socio-économiques peuvent expliquer une prévalence tabagique plus forte chez les personnes les plus modestes. »
« On sait que les difficultés de la vie qu’elles rencontrent, tout comme le fait d’avoir des parents fumeurs, accroissent les risques de consommer soi-même des produits du tabac. Plus éloignées du système de soins et moins réceptives aux messages habituels de prévention, ces personnes ont également moins de chances d’accéder à un accompagnement dans la durée, dans le cadre de leur sevrage tabagique. C’est pourquoi il est nécessaire de prendre des mesures novatrices, spécifiquement adaptées à ce public ! »
Marion Catellin, Directrice de Contre-Feu

Le plaidoyer

  • 01

    AMÉLIORER L’ACCÈS ET L’INFORMATION AUX SUBSTITUTS NICOTINIQUES

    Recommandés par la HAS dans le cadre d’un sevrage tabagique, les substituts nicotiniques sont des outils essentiels pour accompagner un fumeur, augmentant ses chances de réussite de 50 à 70 %. Pourtant, ces traitements médicamenteux restent trop peu prescrits par les professionnels de santé et utilisés par les patients.

  • 02

    METTRE EN PLACE DES INCITATIONS FINANCIÈRES POUR RÉDUIRE LES INÉGALITES SOCIALES

    Afin d’inciter les fumeurs les plus défavorisés à se faire aider, l’ACT demande l’expérimentation d’incitations financières sous conditions de ressources. Ce dispositif innovant, qui a déjà fait ses preuves dans les pays anglo-saxons et même en France auprès d’un public spécifique, vise à récompenser l’arrêt du tabac par un don, sous forme de bons d’achat ou d’espèces.

LA CAMPAGNE DE SENSIBILISATION « POUVOIR DE VIVRE »


Afin de démontrer que la cigarette n’est pas l’amie du précaire mais de la précarité, l’ACT-Alliance contre le tabac lance sa campagne de sensibilisation construite en deux temps

Temps 1

l’ACT profite de la période des vœux pour souhaiter, au nom de l’industrie du tabac, une mauvaise année 2023. A travers ce message ironique, le collectif entend dénoncer à quel point les cigarettiers s’enrichissent sur le dos des fumeurs, tout en creusant les inégalités sociales. Lancé dès le 2 janvier, le dispositif média (insertions presse et sponsorisation sur les réseaux sociaux) sera amplifié à travers un partenariat avec le média Brut.

Temps 2

Contre-Feu s’appuye sur la période des soldes d’hiver pour faire le parallèle entre la consommation de tabac et le pouvoir d’achat. A travers l’accroche « Et vous, de quoi vous prive l’industrie du tabac ? », l’association invite les fumeurs à envisager ce qu’ils pourraient acheter s’ils ne fumaient pas. Pour ce faire, l’ACT a créé des publicités promouvant des biens de consommation utiles et désirés par une grande part de la population (une voiture, une télévision, une doudoune, etc.) en affichant non pas les prix réels, mais l’équivalence en paquets de cigarettes. Cette campagne d’affichage nationale sera visible dès le 30 janvier dans la presse, sur 40 parkings de supermarchés, sur les caddies de 70 magasins Leclerc répartis sur toute la France, et sur les réseaux sociaux Meta (Facebook et Instagram).

Découvrir nos visuels
  • En résumé
    207 euros
    le budget mensuel moyen d’un fumeur en France
  • En résumé
    30 % des dépenses
    ce que le tabagisme peut représenter chez les plus modestes
  • En résumé
    20 % des fumeurs
    ont déjà renoncé à certaines dépenses pour acheter des produits du tabac
  • En résumé
    22 milliards d’euros
    le chiffre d’affaires réalisé par les cigarettiers chaque année en France

Nos documents